Merci à Babelio et aux éditions Terres de France de cette découverte.
Au
commencement, il y a ce pays que le narrateur découvre en
rencontrant Marie-Claire, qui deviendra sa femme. La Charente, comme
une Toscane française. Là-bas, au milieu des vignes et sur les
bords du fleuve, il a rendez-vous avec Toinou dans sa ferme. A
quatre-vingt-douze ans, cette femme a une énergie impressionnante.
Sa mémoire est intacte, sa voix colorée par la terre de ses
origines. Elle est née dans ce Périgord noir où les paysans ont
brûlé le seigneur du château, près du village de Hautefaye devenu
le " village des cannibales ". Toinou n'a eu qu'un seul
désir : fuir ce pays dur à l'histoire sombre. Mariée contre son
gré à quinze ans, elle a très vite entraîné les siens à
émigrer. Ils sont partis, à pied, au début du siècle, vers une
Charente plus riante. Fil après fil, Toinou dévide l'histoire de sa
vie, son enfance, les deux guerres, la famille, les deuils, les
travaux et les jours, un présent enfin plus tranquille, presque le
bonheur, sa passion pour la danse...
Et,
tandis qu'elle parle et entre les rencontres, le narrateur tire aussi
les fils de sa propre mémoire. Les mémoires des uns et des autres
se croisent, s'enchevêtrent, se lient, et le roman devient œuvre de
transmission, de partage, histoire universelle, ode au courage, à la
nature, au soleil, chant du monde et des terres de mémoire.
Il y a un moment que je n'avais pas lu un roman du terroir. Quand Babelio m'a proposé ce roman en masse critique privilège , je me suis dit que c'était l'occasion de renouer avec le genre.
J'ai lu, il y a quelques années Les Pêches de Vigne de l'auteur que j'avais bien apprécié.
On retrouve ici Toinou qui se confie sur va vie : une vie simple, faite d'embûches et de beaux souvenirs, une vie aux valeurs simples celles qu'on oublie parfois.
J'ai été un peu gêné dans cette lecture par le fait que c'est vraiment un dialogue, une prise de note sur le tas et non un récit classique, construit si je puis dire.
Le roman sent bon le terroir, la campagne. L'auteur sait nous décrire cette époque, ce milieu, ses senteurs avec beaucoup de véracité : on a l'impression d'y être. J'aime beaucoup ce sentiment dans ce genre de récit.
Il y a aussi derrière ce récit, un goût de la simplicité, un sentiment que la vie est belle quelque soit l'époque, sa dureté, qu'elle vaut la peine d'être vécue.
Voilà, un roman qui sent bon le terroir, le plaisir de vivre en toute simplicité, le plaisir d'avoir vécu.