Merci aux éditions JC Lattès de cette découverte.
«
Ils sont apparus une nuit. Difficile de trouver la date, c’est
encore confus dans ma tête. A demi endormie, j’ai soudain vu voler
devant moi d’étranges papillons noirs. Ils agitaient doucement
leurs ailes, de longues ailes qui semblaient effilochées. Puis ils
se sont figés, se transformant en branchages d’une armée d’arbres
morts. »
Quand
la narratrice apprend qu’elle a un méningiome dans la tête,
probablement dû aux rayons qu’elle a reçus trente ans plus tôt
pour la soigner d'une maladie du sang, tout s’effondre. Cette femme
divorcée, mère de deux enfants, éprise d’un amant fantasque, et
que ne quitte jamais son vieux chien, avait enfoui au plus profond
d’elle-même les souvenirs de ses maladies passées, dangereux
comme des déchets radioactifs...
Pour
elle, il y a deux mondes, celui des malades et des bien-portants
: elle fera tout pour regagner le bon camp. En marge des soins qui
lui sont prodigués, elle se plonge dans les carnets de son père,
Jean Gutmann, disparu quand elle avait 22 ans, et avec qui ses
rapports ont toujours été houleux. En remontant la généalogie,
elle se découvrira d’illustres aïeux au destin écorché, proches
de Lautréamont ou encore de Kessel... De l’hôpital Saint-Anne aux
souterrains du cimetière Montparnasse, des liens noués avec
d’autres malades hauts en couleur à la découverte de l’étrange
tribu paternelle, des échos vont se créer, des passerelles se
construire.
Avec,
au bout de cette quête, une certitude : pour survivre, il est
des dettes dont il faut s’acquitter.
Un roman sur la maladie mais aussi sur la quête, la connaissance de ses aïeux.
Caroline doit se faire opérer d'un méningiome. La peur la fait se plonger dans le passé de sa famille pour s'évader. Elle lit pour ça les carnets de son père sur chacun des membres plus ou moins illustres de la famille.
L'auteur mêle allègrement passage sombre, morose sur la maladie et Histoire, recherche d'un ailleurs dans d'autres vies que la sienne mais aussi le passé de Caroline.
Globalement, ce roman a une atmosphère assez grise, mélancolique. On ne s'ennuie pourtant pas un seul instant ni ne déprimons. Caroline malgré les doutes ne renonce jamais. On comprend pourquoi en découvrant son passé.
Dès le début du roman, je me suis sentie proche de Caroline, reconnue dans ce que j'ai vécu personnellement dernièrement : mes interrogations, mes peurs, comment réagir avec les garçons.
J'ai donc eu aucun mal à faire miens les sentiments, le ressenti de Caroline.
Cette lecture a été prenante, touchante.
La plume de l'auteur est très agréable, fluide.Elle nous entraîne facilement dans son récit.
J'ai beaucoup aimé le mélange des genres : maladie/ quête de ses origines. Cette recherche permet de s'évader du quotidien de Caroline vers d'autres lieux, d'autres époques, d'autres moeurs aussi parfois. On rencontre des personnages qui ont participé à l'Histoire .
Il y a donc ici derrière la mélancolie quelque chose de plus : de l'Histoire, des destins qui nous font nous évader.
Un récit sombre, morose qui pourtant se permet de s'évader vers d'autres horizons grâce à la recherche de Caroline sur ses aïeux.